Fête des personnes consacrées le 2 février

« Et nous, qui avons tout quitté et qui t’avons suivi… » (l’apôtre Pierre en Mt 19, 27) 

Le 2 février, fête de la Présentation de Jésus au Temple, est traditionnellement dans l’Église la fête des personnes consacrées. Je ne sais pas comment elle pourra être célébrée cette année, dans notre diocèse et ailleurs, suite à la situation que nous connaissons. Mais de toute façon c’est l’occasion pour nous, communauté chrétienne, de réfléchir une nouvelle fois sur le sens de la présence des personnes consacrées parmi nous. 

Tous nous sommes appelés à l’amour et à la sainteté. Et la voie ‘ordinaire’ proposée par notre créateur pour marcher sur ce chemin est la voie du mariage et de la famille, à travers lesquels nous nous sanctifions nous-mêmes et sanctifions le monde. 

Le choix du renoncement pour suivre Jésus seul, qui est le choix des personnes consacrées, est la réponse à un appel ‘extraordinaire’ de l’Esprit-Saint. Il s’exprime sous des formes diverses, renoncement à fonder une famille, renoncement à rester propriétaire de ses biens et de son compte bancaire, renoncement à sa volonté propre par l’obéissance à sa communauté religieuse et à ceux ou celles qui en sont choisis comme responsables. Oui, c’est extraordinaire. « Comprenne qui peut », disait Jésus (Mt 19, 12). 

Consacrer notre vie à suivre Jésus c’est, en même temps et par le fait même, réserver notre vie pour les autres. Servir et aimer nos frères et sœurs humains, en particulier ceux qui nous sont les plus proches, en travaillant à leur bonheur, devient la seule raison d’être et le seul but de notre vie. 

Notre choix de répondre de tout cœur à un tel appel fait la joie de Dieu. Dieu est bonheur, il nous a créés pour le bonheur, et cette joie que nous avons de lui consacrer ainsi notre vie fait tout son bonheur : « tu es mon enfant bien-aimé, tu es toute ma joie » (Mt 3, 17). 

Nous, personnes consacrées, sommes pauvres et pécheurs comme les autres. Nous n’avons pas une nature humaine différente des autres. Nous avons les mêmes pulsions, nous avons chacun et chacune notre caractère pas toujours facile, notre histoire personnelle à assumer. Nous voulons être des saints, mais nous ne sommes pas des saints. Que Dieu nous pardonne, et que nos frères et sœurs aussi nous pardonnent, nous aident à nous convertir, au lieu de nous condamner jusqu’au point de quitter l’Église à cause de nos fautes, comme cela se voit parfois aujourd’hui. 

fr. Philippe Stevens, Nyons