COMME UNE TACHE
COMME UNE TACHE
Nous sommes en plein confinement
dû à la pandémie du coronavirus.
Je feuillette le journal du jour.
À plusieurs reprises, mon regard se porte
sur une tacle bleue en milieu de page.
Il s’agit simplement du dessin du coronavirus.
Je repense alors aux taches d’encre de mon enfance
que la plume faisait parfois sur le buvard
après l’avoir trempée dans l’encrier…
Et c’est vrai que ce petit virus
de rien du tout fait « tache »…
Le livre de la vie semblait bien écrit.
La planète tournait ses pages
avec une régularité de « métronome ».
Tout était bien programmé, bien sécurisé.
Et puis, patatras !
« Cette fois-ci, ça y est, on a compris ! »
On a compris que rien ne serait plus comme avant.
Nous ne sommes pas des dieux,
nous ne sommes pas maîtres de nos vies !
Un minuscule virus, invisible, répand la terreur
et met à bas l’économie mondiale !
Il entre dans la cohorte de bien d’autres fléaux
de notre histoire : en vrac, la peste, la gale,
le choléra, la variole, la grippe espagnole,
le virus ébola, le Sida, le paludisme et même
la rougeole (pas si innocente en pays pauvres)…
« Ça y est, on a compris, mais jusqu’à quand ? »
Jusqu’à ce que la vie reprenne son cours,
avec son lot de mesquineries, de chamailleries,
de compétitions, de consommation à outrance.
Jusqu’à ce que nous adorions à nouveau
le « dieu argent »…
Certes, aucune page de l’histoire ne s’est écrite sans tache.
Mais si cette page-là pouvait corriger
toutes les erreurs d’écriture que nous faisons
à longueur de temps…
On peut rêver, non !?…
Bruno DEROUX