HOMÉLIE DU 4° DIMANCHE DE PÂQUES (Année A)

HOMÉLIE DU 4° DIMANCHE DE PÂQUES (Année A)
– (Jean 10/ 1-10) –
Frères et soeurs,
En ce dimanche du « bon berger », l’Église nous demande de ‘prier pour les vocations’.
C’est l’occasion pour nous, pour tous les chrétiens, de nous interroger sur cette réalité de
la ‘vocation’, qui signifie ‘recevoir un appel’, ‘être appelé’ : être appelé par Dieu, par
l’Esprit de Dieu, pour accomplir une mission. Chaque chrétien, de par son baptême, est
ainsi appelé par Dieu à la plus belle vocation qui puisse exister sur terre, à la mission la
plus importante qui puisse exister, celle d’aimer nos frères et soeurs humains, à commencer
par ceux qui nous sont proches, et de travailler à leur bonheur. Nous tous, baptisés, qui
avons reçu cette vocation extraordinaire, y répondons-nous ?
Et parmi nous les baptisés, Dieu appelle certains et certaines d’entre nous à se donner tout
spécialement à lui par la vie consacrée ou par le sacrement de l’Ordre. Les religieux et
religieuses, les prêtres, toutes les personnes consacrées ont fait le choix, en toute liberté,
de dire ‘oui’ à cette ‘vocation’ particulière, à cet appel spécial qu’ils ont reçu de Dieu,
appel à consacrer toute leur vie uniquement à chercher Dieu et à le donner à leurs frères
et soeurs de la terre. Merci à eux pour leur réponse généreuse, et merci à Dieu de les avoir
appelés, de nous les avoir donnés.
Car la vocation vient de Dieu : c’est Dieu qui appelle, et Dieu ne cesse pas d’appeler, par
des voies que lui seul connaît. Prier pour les vocations, ce n’est pas supplier Dieu
d’appeler, puisqu’il le fait, nous en sommes sûrs : mais c’est supplier Dieu de donner son
Esprit de courage et d’amour à ceux et celles qu’il appelle, pour qu’ils disent ‘oui’ !
Et c’est en ce dimanche du ‘bon berger’ que l’Église nous invite à prier pour eux. C’est
en effet Jésus, le Fils de Dieu, qui est le premier « appelé », le premier qui ait reçu cet
appel et cette vocation extraordinaires de donner sa vie pour les hommes et femmes que
nous sommes, afin de nous sauver de la haine, de l’injustice, de la violence : il a porté sur
lui, sur le bois de la croix, toute cette cruauté des hommes, pour la remplacer par le
pardon, l’amour et le bonheur.
En effet l’évangile de ce dimanche pascal nous présente deux petites paraboles de Jésus
sur la « bergerie ». Comme le berger qui frappe à la porte de la bergerie et attend qu’on
lui ouvre, Jésus est venu frapper à la porte de notre monde, et ceux qui l’ont reconnu et
qui lui font confiance sortent avec lui de leur bergerie, marchent derrière lui, et le suivent
avec pleine confiance, sûrs que Jésus les conduit avec sûreté sur le chemin de la vie, quels
que soient les obstacles du chemin.
Jésus nous dit aussi qu’il est lui-même la porte de la bergerie : c’est en passant par cette
porte que nous serons sauvés de notre égoïsme, qui nous tient enfermés sur nous-mêmes,
pour enfin sortir, libres et joyeux, et respirer l’air frais et nouveau de la solidarité et de
l’amour.
La bergerie dont parle Jésus ne peut pas se mettre au pluriel, ni la porte, ni le berger.
Jésus nous met en garde très clairement contre ceux qui tentent de sauter par-dessus le
mur de clôture, voulant nous ouvrir d’autres portes, voulant nous inviter à les suivre vers
d’autres pâturages que ceux de l’amour, de l’unité, de la vie et du bonheur. ‘Ce sont des
voleurs, des bandits, ils ne viennent que pour voler, égorger, détruire’, nous dit sévèrement
Jésus. Toute vocation sur la terre se vit avec Jésus, par Jésus, en Jésus, et en communion
avec ceux et celles qui appartiennent à la bergerie de Jésus, et ceux et celles qui en sont les
bergers aujourd’hui. + fr. Philippe Stevens