Méditation sur le Psaume 117 pour ce 4° dimanche de Pâques

PSAUME 117

4° Dimanche de Pâques (21 Avril 2024)

01 Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !

04 Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur : Éternel est son amour !

08 Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ;

09 mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les puissants

22 La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :

23 c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.

28 Tu es mon Dieu, je te rends grâce, mon Dieu, je t’exalte !

29 Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !

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Introduction

Le psaume 117 est le dernier chant du Hallel (Ps 112 à 117) que chantait Israël pour clôturer le repas pascal, comme les évangiles en gardent le souvenir. En effet, ce fut le tout dernier chant de Jésus à la fin de la célébration de la Pâques avec ses disciples, avant d’entrer dans sa Passion (Marc 14,26).

La liturgie du 4° dimanche de Pâques n’a retenu que quelques versets sur les 29 que compte ce psaume d’action de grâces. Les versets 1 et 29 qui invitent à l’action de grâces et à la louange, encadrent le corps du psaume réduit ici aux versets 4, 8-9, 22-23 et 28. Les versets 4 et 28 sont une confession de foi alors que la motivation (v 8-9 et 22-23) évoque le Seigneur en tant que roc inébranlable qui assure le salut d’Israël.

Méditation

V 1 – 4.

Le cri d’action de grâces est le premier à jaillir dans cet invitatoire. Il est associé à la louange et à la confession de foi qui sont inséparables. Il s’agit de célébrer le Seigneur au cours d’une assemblée festive qui réunit non seulement des fidèles juifs mais aussi des « craignant-Dieu ». Ainsi appelait-on les non-juifs, nombreux dans la diaspora, attirés par la foi monothéiste des juifs et observant seulement certaines pratiques du judaïsme. C’est tout le peuple présent à cette fête qui vénère et proclame la bonté et l’éternel amour de son Seigneur. Il s’agit sans doute de la fête des Tentes, célébrée en automne, encore de nos jours, pour remercier Dieu des récoltes et commémorer la marche au désert, lorsque les Hébreux s’abritaient sous des tentes (Lévitique 23, 41-43). Jésus a participé à cette fête annuelle au cours de son ministère (Jean 7,2).

V 8 – 9.

La Bible ne cesse de répéter que le Dieu d’Israël est solide comme le roc : Il est l’abri, le refuge, le rempart, la forteresse (Psaume 90). Il est le rocher d’Israël qui lui assure le salut. En Lui, il faut mettre sa confiance car Il est le rocher unique et éternel : « Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le roc éternel » (Isaïe 26,4).

La répétition de la même phrase sonne comme une maxime qui doit être mémorisée et mise en application en toutes circonstances. Dieu, par sa bonté et son amour surpasse la puissance fallacieuse des hommes, même ceux qui apparaissent les plus forts. La Vierge Marie chante dans son Magnificat : « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes, il renverse les puissants de leurs trônes » (Luc 1, 51-52).

V 22 – 23.

Dans le verset 22, le thème du rocher ou de la pierre est repris dans une autre perspective. On trouve dans le livre du prophète Isaïe, la mention d’une parole du Seigneur : « Moi, dans Sion, je pose une pierre, une pierre à toute épreuve, choisie pour être une pierre d’angle, une véritable pierre de fondation » (Isaïe 28,16). Le psaume 117 reprend ce thème qui devient familier aux fidèles qui participent aux grandes fêtes liturgiques du judaïsme. Ainsi, Jésus cite les versets 22 et 23 dans la parabole des vignerons homicides adressée aux grands prêtres et aux anciens du peuple qui s’opposent à son enseignement (Matthieu 21,42). S’identifiant à cette pierre, d’abord rejetée par les hommes, mais mise comme fondation par le Seigneur, il donne tout son sens à sa mission qui est de bâtir l’Eglise : « Vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ lui-même. » (Ephésiens 2, 20-21).

Le verset 23, cité également par Jésus, dit que l’œuvre du Seigneur doit être considérée comme une « merveille », c’est-à-dire un fait extraordinaire qui dépasse les capacités humaines mais qui s’offre au regard ébahi des hommes car rien n’est impossible à Dieu (Luc 1,37. 49).

V 28 – 29.

Le verset 28 est une confession de foi exprimée à la première personne. C’est la réponse d’un fidèle qui s’engage à titre personnel à l’invitatoire du verset 4. Ayant pris conscience d’être aimé par son Dieu, il lui répond en lui rendant grâce et en l’exaltant. Ainsi l’Alliance se révèle être un dialogue d’amour que Dieu propose non seulement à son peuple mais aussi à chaque fidèle, et même à ceux qui ne croient pas en lui (Romains 11,29-32).

Avec le verset 29, le psaume s’achève comme il a commencé, dans l’action de grâce et la célébration de la bonté du Seigneur, expression de son amour éternel pour les hommes.

Conclusion

En ce 4° dimanche de Pâques, dans la joie de la Résurrection de Jésus, nous nous associons à la louange exprimée par ces quelques versets du psaume 117. Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est bien la pierre rejetée et devenue pierre d’angle de son Eglise qui est debout depuis plus de 2 000 ans ! Proclamons notre foi et rendons grâce pour ce jour où Dieu a accompli cette merveille : la Résurrection de son Fils.

Le Seigneur est bon ! Eternel est son Amour !

Hélène Piéchon – Palloc.