L’association « Kings of Kibera » a été fondée en 2006 par deux jeunes, un américain et un espagnol, alors étudiants à l’université de Boston. En recevant une bourse dans le cadre d’un projet artistique, ils décident de poser leurs valises à Nairobi, ville connue par l’un d’entre eux, pour y avoir habiter étant enfant. En réalisant une fresque murale dans les rues de la capitale kényane, ils attirent la curiosité de nombreux enfants qui passent leurs journées dans la rue, dans des conditions extrêmement difficiles et précaires. De fil en aiguille, leur projet solidaire prend forme dans l’un des plus pauvres et grands bidonvilles au monde où les maisons aux toits de tôle ondulée s’agglutinent les unes sur les autres : Kibera. Après avoir arpenté des ruelles jonchées d’ordures, Joan m’ouvre les portes jaunes d’un petit terrain où je découvre une maison en cours de finition. Lors de sa création, 10 jeunes garçons allaient y habiter. En leur offrant un cadre protecteur où la vie s’organise autour d’une grande maison aux valeurs familiales et de l’école où ils vont chaque jour, les bénévoles comme les adultes présents sur place, leur donnent la possibilité de ne pas décrocher et de croire en leur avenir. Leurs frais de scolarité et d’hébergement ainsi que l’achat des fournitures scolaires, vêtements et repas sont entièrement pris en charge grâce à des dons. Désormais étudiants à l’université et en mesure de s’en sortir, ils font place à la 3ème génération d’enfants. En 2009, après des pluies diluviennes, l’idée de rénover et agrandir la maison en achetant le terrain voisin se précise. Aujourd’hui, 20 jeunes (15 garçons et 5 filles) sont accompagnés quotidiennement d’un garde, une cuisinière et une dame les aidant aux devoirs notamment.