POUR PRIER SEUL OU EN FAMILLE le JEUDI SAINT (9 avril 2020)

POUR PRIER SEUL OU EN FAMILLE
le JEUDI SAINT (9 avril 2020)

Nous vous proposons 2 temps :
1) Vous vous mettez à table, devant le repas préparé…
= 1° temps : = Nous faisons le signe de croix
= Nous pouvons chanter : « LA NUIT QU’IL FUT LIVRÉ » (cp. 1,2)
= Lecture d’Exode 12/1-8,
En ces jours-là, dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année. Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte. Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez. » – Parole du Seigneur.
= 2° temps : = Psaume (115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18)
= Ensuite, on poursuit le repas.
= 3° temps : = On lit l’Évangile de Jean sur le lavement des pieds.
= Lecture de l’Évangile selon st Jean (13, 1-15).
Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le coeur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » – Acclamons la Parole de Dieu.
= Chant :! UBI CARITAS ET AMOR UBI CARITAS DEUS IBI EST
(« Où sont la Charité et l’Amour, là est Dieu »)
… ou un autre refrain…
= On poursuit la dernière partie du repas…
= À la fin du repas, chacun se lève de table… Quelqu’un dit :
Nous avons partagé dans la joie ce repas
qui nous a rappelé le dernier repas de Jésus avec ses disciples.
Que demeure en nous, la foi, l’espérance et la charité ;
que grandisse en nous la plus grande des trois : la charité.
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2) Vous rejoignez un autre lieu (près de la croix confectionnée le dimanche des Rameaux ?)
Les plus petits enfants auront peut-être été couchés quand le reste de la famille, ou les parents seulement se réunissent dans le lieu où se tient la croix, pour cette deuxième partie de la soirée.
= La veillée s’organisera autour du texte de Méliton de Sardes.
L’Agneau sans défaut et sans tache
Bien des choses ont été annoncées par de nombreux prophètes en vue du mystère de Pâques qui est le Christ : à lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
C’est lui qui est venu des cieux sur la terre en faveur de l’homme qui souffre ; il a revêtu cette nature dans le sein de la Vierge et, quand il en est sorti, il était devenu homme ; il a pris sur lui les souffrances de l’homme qui souffre, avec un corps capable de souffrir, et il a détruit les souffrances de la chair ; par l’esprit incapable de mourir, il a tué la mort homicide.
Conduit comme un agneau et immolé comme une brebis, il nous a délivrés de l’idolâtrie du monde comme de la terre d’Égypte ; il nous a libérés de l’esclavage du démon comme de la puissance de Pharaon ; il a marqué nos âmes de son propre Esprit, et de son sang les membres de notre corps.
C’est lui qui a plongé la mort dans la honte et qui a mis le démon dans le deuil, comme Moïse a vaincu Pharaon. C’est lui qui a frappé le péché et a condamné l’injustice à la stérilité, comme Moïse a condamné l’Égypte.
C’est lui qui nous a fait passer de l’esclavage à la liberté, des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, de la tyrannie à la royauté éternelle, lui qui a fait de nous un sacerdoce nouveau, un peuple choisi, pour toujours. C’est lui qui est la Pâque de notre salut.
C’est lui qui endura bien des épreuves en un grand nombre de personnages qui le préfiguraient : en Abel il a été tué ; en Isaac il a été lié sur le bois ; en Jacob il a été exilé ; en Joseph il a été vendu; en Moïse il a été exposé à la mort ; dans l’agneau il a été égorgé ; en David il a été en butte aux persécutions ; dans les prophètes il a été méprisé.
C’est lui qui s’est incarné dans une vierge, a été suspendu au bois, enseveli dans la terre, ressuscité d’entre les morts, élevé dans les hauteurs des cieux.
C’est lui, l’agneau muet ; c’est lui, l’agneau égorgé ; c’est lui qui est né de Marie, la brebis sans tache ; c’est lui qui a été pris du troupeau, traîné à la boucherie, immolé sur le soir, mis au tombeau vers la nuit. Sur le bois, ses os n’ont pas été brisés ; dans la terre, il n’a pas connu la corruption ; il est ressuscité d’entre les morts et il a ressuscité humanité gisant au fond du tombeau.
= Notre Père
= La prière ci-dessous :
Dieu fidèle, tu as écouté la prière du Christ, tu l’as libéré de la détresse.
Ne permets pas que nos cœurs se troublent, rends-les confiants, mets en eux ta joie
et nous attendrons dans le silence et la paix, le bonheur de voir ton visage

MÉDITATION POUR LE JEUDI SAINT (Bruno DEROUX)

Nous aimons faire mémoire du passé, nous rappeler les événements marquants d’une vie de famille ou entre amis… Alors, comment les Douze auraient-ils pu oublier ce dernier repas avec Jésus ? Et comment l’Église aurait-elle pu oublier cette parole du maître : « Faites cela en mémoire de moi » ? Du PAIN et du VIN… Pas de grande mise en scène. pas de rite spectaculaire. Un repas. Mais ce pain et ce vin viennent de loin.
Quand le peuple était encore nomade, au moment d’Abraham il y a près de 4000 ans, le pain azyme constituait une nourriture de choix. Pain que l’on pouvait garder pour la route sans crainte qu’il ne s’abîme, puisqu’il ne moisissait pas ! C’est ce pain-là qui accompagnait le repas de l’Agneau lors de la sortie d’Égypte sous la conduite de Moïse.
Et le peuple est devenu sédentaire, il y a plus de 3000 ans. En s’installant, il a réalisé un de ses rêves : planter de la vigne et en boire le vin ! Cette vigne aux racines si profondes et aux fruits pleins de promesses. Car, avant de faire tourner la tête, en cas d’abus, le vin est d’abord source de réjouissances et signe de fête. Le pain et le vin vont alors devenir, dans le repas juif, les symboles forts et indissociables du DON de Dieu. À tel point qu’en partageant un même pain et en buvant à la même coupe, les convives faisaient monter vers le Seigneur le chant des Psaumes… Un merci pour l’ Aujourd’hui que le Pain signifiait et pour la joie éternelle que le vin annonçait…
Et depuis 2000 ans, l’Église revit ces gestes du Pain rompu et du Vin versé, comme mémorial de Jésus donnant sa vie pour le monde. Un signe que Jésus a voulu accompagner du lavement des pieds pour que l’humanité comprenne bien . En effet, en accueillant Jésus qui donne sa vie, nous sommes appelés à donner nous-mêmes. C’est cela être chrétiens ! C’est cela avoir la foi ! C’est entrer dans le mouvement du Christ qui nous dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »… Les occasions d’aimer sont nombreuses en ce temps de confinement. Pas de lavement des pieds, mais tant de gestes signifiants, avec l’attention à ceux qui souffrent d’isolement ou qui sont malades… Autant de façons de vivre un Vrai Jeudi Saint, même s’il ne ressemble pas aux Jeudis Saints habituels…
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